« Regardez bien ce qu’aucun œil ne verra plus !
Voyez l’immense Charn, cité du roi des rois,
Merveille de ce monde et des mondes au-delà
– Et dont la vie en un instant a disparu –
« Elle est muette à présent mais avant sa ruine,
L’air était plein toujours des sons de son essor :
Le claquement constant du fouet sur l’échine
Des esclaves geignant aux portes de la mort,
« Le grincement des roues, les frottements de pieds
Le tonnerre des chariots, le timbre des tambours
Qui informaient la plèbe au fil de leurs coups sourds
De la chute des corps de nouveaux sacrifiés !
« Je me suis tenue là, dans ses dernières heures,
La guerre gonflait les rues de son rugissement
Tandis que mes soldats mouraient dans la douleur,
Que les flots de la Charn se gorgeaient de leur sang »
Ainsi parlait Jadis au seuil de son palais,
Quand les pourpres lueurs d’une étoile flétrie
Soulignaient les contours d’une cité sans vie :
Sans remords et l’esprit plein d’orgueil satisfait.