Je sais que toute vie éclot pour se faner,
Et qu’au moment précis de la conception
Résonne aussi le glas de la condamnation,
Que notre premier souffle induit le dernier ;

Que nous ne sommes rien à l’échelle du temps,
Qu’un siècle est un soupir dans la danse cosmique,
Et que la mort n’est rien que la suite logique
De l’apparition de chaque être vivant

Mais si le temps s’en va, si je sais tout cela,
Un chagrin silencieux peuple toujours mes songes,
Et mes jours sont teintés d’un regret qui me ronge :
N’avoir pas su lui dire ce qu’il comptait pour moi.