Author: Soune

Juillet n’est pas peu vert
Et ses constantes pluies
Ravivent la lumière,
Font naître des éclairs
Entre deux accalmies.

Les orages d’été
Et leurs foudres nocturnes
Allument l’empyrée,
Répondent au cri navré
Des chouettes taciturnes ;

Et j’attends la chaleur
En goûtant à regret
L’ondée et sa douceur,
L’averse et sa fraîcheur,
Qui ne cessent jamais.

Ma petite charmeuse au ravissant minois,
Tu n’imagine pas quelle place en mon coeur
Tu as pris en douze ans, non plus que le bonheur
Qui me tient de savoir que tu es là pour moi.

Tu es toujours aimable, joyeuse et souriante
Et chacun près de toi respire et se sent bien
Il suffit de plonger son regard dans le tien
– Dans tes yeux jolis de princesse confiante –

Pour que parte le mal, que jaillisse la joie :
Le fou se fait serein et l’égoïste tendre !
Tu transformes le monde, et quand je t’aperçois,

L’angoisse et la douleur forment un moins lourd fardeau,
Le gel de mes pensées ne brûle plus mes os,
Je ne crois plus devoir sans arrêt me défendre.

IL y a des blessures qui ne guérissent pas ;
Tout en restant discrètes, elles rongent l’esprit,
Diffusent sans arrêt un chagrin infini
Dont le terme n’arrive qu’à l’heure du trépas.

Mon âme est délabrée et ma vie ruinée
Par un chagrin profond autant que taciturne
Qui hante mes pensées, fait de mon coeur une urne
Gelée où mes regrets, mes remords, sont couchés.

Le temps passe et des hommes meurent
Qui pour la France ont combattu
Et leurs combats se font confus
Dans l’esprit de ceux qui demeurent ;

Nous qui grandissons désormais
Ne connaissons pas la rancœur
De vivre sous l’envahisseur
Et ne les comprendrons jamais ;

Comment nous sentir le courage
De défendre la nation
Alors qu’on nous pille en son nom ?
D’aucuns, plutôt, rêvent saccage.

Après cinq ans d’hypocrisie
J’aspire de toute mon âme
À voir sauf d’opprobres infâmes
Le blason de notre patrie.

Heureux parents d’une princesse,
Toutes mes félicitations
À vous qui en parfaite union
Saurez vous occuper sans cesse
Avec tendresse, avec humour,
Du premier fruit de vos amours !

Petite Lise gracieuse,
Tu es déjà calme et gentille
– Ravissant petit bout de fille –
Je te vois une enfance heureuse
Puis, tout au long de ton parcours
Joie et bonheur, jour après jour !

Je me suis arraché le coeur
Ma poitrine, vide, saigne à flots
Je ne contiens plus mes sanglots
Engendrés par trop de douleur.

Les maisons sont superbes et nombreuses élevées ;
Elles se sont dressées, fruits de la foi de l’Homme,
De son or, de sa sueur, de son sang et sont comme
Des monuments d’espoir et de peur érigés.

Nous avons craint le vide, le silence et la mort
– La solitude est rude à l’esprit éprouvé –
Les promesses d’amour, de grâce, d’éternité,
Permettaient à certains de respirer encore ;

Alors les cathédrales, églises et prieurés,
Les peintures splendides et musiques sublimes,
Ont formé une gaine pour camoufler l’abîme
Créée par le défaut d’une divinité.

Deux ans déjà sont écoulés
Qui ont emporté mes sourires,
Je ne me vois plus d’avenir
Depuis que j’erre à ses côtés.

J’explore le fond de l’impasse
Espérant trouver une issue ;
Depuis longtemps, l’espoir s’est tu,
A laissé la place à l’angoisse.