On sent parfois la nuit leurs hurlements muets ;
Vestiges aériens de siècles disparus
Foulant les sols où autrefois ils ont vécu,
Ils portent le parfum des anciennes forêts.
Dans ces immenses sylves, ils étaient des chasseurs :
Mieux valait se cacher quand la meute affamée
D’un même mouvement commençait de chasser
– Les loups portaient la mort et semaient la terreur –
Ils folâtrent à présent dans les bois et les prés,
Pistent les randonneurs, bondissent sur les daims
Guettent les lièvres qui broutent au pied des sapins,
Sans que les voient jamais leurs proies des temps passés.