Elle avait de grands yeux brillants
A force de toujours pleurer,
La châtelaine d’Arzeliers ;
Ils mangeaient son visage blanc.
On les voyait pourtant bien peu :
Cloitrée, vivant dans la terreur
Des colères de son seigneur
– Indifférent et soupçonneux –
Fréquemment, elle s’évadait,
Allait cacher ses meurtrissures
Au ravin de la combe obscure
Ou jusqu’à l’église d’Upaix :
Elle fuyait les gens, le jour,
Fébrile, semblant hébétée,
Priant de n’être rattrapée,
Mais il la retrouvait toujours.
Un soir de pluie, sous un ciel jaune,
Son regard se fit pénétrant
Et elle entra en souriant
Dans les flots du torrent de l’Aune.