« Viens donc, ma douce aimée, dans l’air tendre du soir
Marcher à mes côtés sur les sentiers discrets
Et par des mots troublés, réveillons nos mémoires
Tandis qu’autour de nous, se déploient pleins de gloire
La clématite et l’ancolie en lourds bouquets.
« Nous errerons sans bruit en admirant l’euphorbe,
Tes doigts blancs caressant une branche de buis,
Effleurant le fragon et dédaignant les sorbes
Alors que dans les cieux l’astre suivant son orbe
Échauffera l’actée voilée par les taillis.
« Nos pas nous porteront près des rameaux de canche
Quand de la lauréole nous suivrons le parfum
Et je dégagerai ton domino des branches
Des sabines arides alors qu’en avalanche
Les grappes de cytise couleront de ta main.
« Et pendant qu’allongée sur un lit de pétales,
Ta robe parsemée d’un muguet odorant,
Tu mêleras ton souffle aux brises vespérales,
J’irai cueillir pour toi des fleurs de digitale,
Des gerbes de jusquiame et d’ellébore blanc. »