Entre ces murs de roc, nous sommes rassemblés,
Les paupières gonflées et le regard humide ;
Le chagrin sur nos fronts a étendu ses rides
Depuis que Jean nous a subitement quittés.

Pleurant sans le montrer ma peine et mes remords
J’essaie de retrouver les traits du disparu,
J’évoque son amour du badinage abstrus,
Assise près des planches où repose son corps.

Il n’y a que deux mois, il était entre nous
Dans ce même édifice où gîte son cadavre
Nous chantions l’amour et son trépas nous navre
Il fait beau et la pluie ruisselle sur mes joues.

Adieu mon oncle, alors ! J’abhorre la confiance
Naïve que j’avais en ta longévité,
Qui m’a conduite à taire combien je t’ai aimé,
Et dans l’église en deuil, je maudis mon silence.