Dans le noir et le gel, triste et inconsistante
Elle cherche sans plaisir une proie à frôler,
Sous le chant des étoiles, dans la bise sifflante,
Insatiable elle va de foyer en foyer
En quête de qui tiédira son corps glacé.

Elle s’est montrée parfois, et des hommes sensibles
Touchés par sa douleur, par son hiver constant,
Lui ont offert leurs bras comme un abri paisible :
Au péril de leur vie devinrent ses amants ;
Mais ses flancs sont trop froids pour garder un enfant.

Pleurant donc sans arrêt les fruits de ses amours
Et leurs pères brisés, désormais, elle fuit
– Invisible pour tous et meurtrie pour toujours –
Des gens au cœur trop doux la tendre compagnie
Et effleure la peau des passants dans la nuit.