Dans les courants marins, lentement, il dérive
Son poids phénoménal l’attire toujours plus bas ;
Des bans de bars curieux explorent les coursives
À présent immergées du Lyubov Orlova.

Il a connu le monde, il a connu la gloire :
Les femmes gracieuses, les hommes décidés
Poursuivaient en son sein leurs plaisirs dérisoires
Pendant les trente années où il a navigué.

Bientôt, sur les fonds noirs des froides mers du nord,
Son périple achevé, il se reposera.
Les algues, les éponges, tapisseront alors
Ses coques silencieuses frôlées par les lamproies.