Lorsque vivre fait mal, quand tout n’est que tourments,
Quand le cœur est brisé et la vie démolie,
Quand respirer fait poindre un brasier lancinant
Dans une âme et un corps d’où la joie est bannie,

On s’imagine que les tourments que l’on endure
Sont si cruels que quoi qu’on fasse au lendemain
La douleur sera moindre, tant l’instant nous torture ;
On croit toucher au paroxysme du chagrin.

On est lors – oh combien ! Loin de la vérité
Car au chagrin s’ajoute l’harassante faiblesse
Que pose sur nos épaules, sans cesse renouvelé,
Le poids toujours plus grand d’une lourde détresse.

Oui, demain sera pire de beaucoup qu’aujourd’hui !
Les nerfs à fleur de peau, les larmes, la nausée,
Les larmes encore qui coulent sur des joues pâlies,
Demain par la faiblesse se verront appuyés.