J’aurais voulu, princesse aimée
Prendre une carte, faire un dessin,
Sur laquelle on aurait trouvé
L’image exquise d’un ange brun :

Aux yeux noirs et à la peau mate,
Aux cheveux souples et brillants
Aux mains fines et délicates ;
À la fois parfait et charmant.

J’aurais voulu sur cette esquisse
Joindre une robe de mariée
Sous l’auréole, conciliatrices
De l’Amour et la Sainteté.

J’ai cherché, pour toi mon idole,
Une carte où j’aurai ajouté
Un voile blanc ou une auréole
À l’ange ou à la mariée,

Seulement, j’aurai dû prévoir
– Si haute est ta perfection –
Qu’un croquis n’a pas le pouvoir
D’être toi sans profanation.

Tu seras à jamais, mon ange,
La plus belle des épousées
Et la plus digne de louanges
Des femmes qui ont existé.

Tu seras à jamais ma sœur
Et, tant que durera ma vie,
À chaque seconde en mon coeur
Ma jolie petite chérie.