Un jour, pleine d’horreur, je me suis aperçue
Que le blog de la loutre était sombre et sinistre :
Cette page que j’avais faite, point ne la reconnus
Avec sa teinte noire, ses poèmes de bistre ;
Je me suis dit « passons ! Aujourd’hui, elle a mal !
Aujourd’hui, elle pleure, plongée dans l’affliction !
La caresse du vent, la lueur des étoiles
À son coeur ne seraient d’aucune consolation ! »
Je me suis dit « demain, de nouveau, son esprit
S’ouvrira à la joie de rire de nouveau ;
Laissons errer dans l’ombre cette âme affaiblie
Et que la solitude apaise ses sanglots. »
Mais le temps a passé, et le noir est resté.
Jour après jour, la loutre déchirait ses morsures
Afin d’être à jamais un animal blessé
Et d’enfin succomber sous le poids de l’usure ;
Le noir ne fuyait pas, l’écriture est partie :
Quelle idée de draper sa plume de ténèbres !
On ne peut pas prier dans un temple sali,
On ne peut pas écrire sur un rempart funèbre.
Lors me voilà enfin, qui porte la couleur
Dans ce lieu assombri par ses tristes tourments
Pour chasser la détresse qui assaille son cœur
Et raviver un peu son folâtre enjouement.