Le brouillard est tombé
Au tout petit matin
De toute la journée,
Il n’a qu’enflé sans fin

Et je me suis perdue
Dans ce monde-fumée
Les arbres ont disparu
– Les aurait-on volé ?

On n’y voit à un mètre
Je distingue pourtant
Des formes sombres d’êtres
Qui m’entourent, rassurants.

De mes chênes éternels
S’est échappé un cri :
C’est la plainte irréelle
Que pousse un corbeau gris.