Il y a bientôt un an, ma vie s’était noyée
Dans les yeux et la voix et le parfum d’un homme ;
J’ai pansé ma douleur
J’ai consolé mon coeur
J’ai petit à petit enterré ce passé
Où la peine suppléa à la félicité
Qui m’avait enchaînée – enivrant opium !
J’ai visité le fond de l’insondable abysse
Des sentiments bafoués et des rêves brisés,
Des chimères où l’Amour
Aurait duré toujours,
En labourant sans fin mes larges cicatrices ;
Et j’ai jusqu’à la lie asséché le calice
Qu’à porté à mes lèvres celui que j’ai aimé.
Mais le temps a passé qui seul sait tout guérir
Et le calme et les larmes ont nettoyé mes plaies
Si longuement brûlées
Maintenant apaisées ;
Je sens des sentiments enfouis refleurir
Dans mon sein ravagé – et poindre le désir
De sentir sur ma joue un baiser indiscret.