Les jours passent et fuit avec eux ma vigueur
– Chaque aurore qui se lève voit ma couleur pâlie –
Chaque matin grandit mon fardeau de langueur
Que j’endosse, assoupie,
Ne rêvant que répit.

Du lever à la nuit, les instants sont confus
– Mes paupières s’abaissent quand brille le soleil –
Les heures passent, me laissent craintive et abattue,
Tous les soirs sont pareils :
J’élude le sommeil.

Je redoute les heures ou mon esprit s’enlève
Aux demeures hantées des sanglants aliénés ;
Je crains mes cauchemars et tremble que mes rêves
Tout de félicité
Me fassent au jour pleurer.