Rassemblés dans le cimetière
Aux échos des vies qui ont fui
Au cours de la dernière guerre
Pour récupérer leur patrie,
Nous gardons un silence meurtri.
Pour moi, ces êtres ont disparu
Il y a une éternité ;
Plus loin pleure un vieillard ému
Au souvenir jamais gommé
D’un frère qu’il a un jour aimé.
Dans trois lustres ou deux décennies
Ceux qui vécurent l’effroyable
Seront sous la terre en répit :
Alors nos souvenirs peu fiables
Croiront leurs combats une fable.