J’aurais voulu plutôt que de te voir partir
– Triste masse écarlate – dans les flots de mon sang,
Te conserver en moi lové douillettement
Pour quelques mois plus tard enfin te découvrir ;
Te presser sur mon corps, respirer ton odeur,
Te bercer, te nourrir, laver ta jolie peau,
Fredonner ma tendresse au pied de ton berceau,
Provoquer tes sourires et apaiser tes pleurs.
Tu hantes doucement le fond de ma mémoire,
Mignon fantôme froid brûlant mon cœur meurtri
Trop vite disparu et à jamais chéri,
Et je t’aime toujours, sans but et sans espoir.