De l’année qui s’éteint, je veux me souvenir
Du calme des forêts au tout petit matin
– Quand le soleil timide se dévoile soudain,
S’élève entre les nues et les fait resplendir –
De l’odeur de la pluie sur les feuilles d’automne,
De la fraîcheur des roses, de l’herbe non fauchée,
De la brise effleurant les fleurs des cerisiers
Et soulève un instant l’abeille qui y bourdonne,
Des grappes de raisin, de la menthe en bouquet,
De la douce saveur des fleurs de l’acacia,
Des poires et des pommes nappées de chocolat
Et du goût prononcé des melons de juillet,
Des randonnées sur les chemins de Jubéo,
Des courses effrénées de chamois entrevus,
Des lézards qui s’enfuient, du murmure des rus,
Des parfums de résine portés par le vent chaud,
Des promenades à l’aube, des marches au crépuscule,
Des mignons accenteurs au regard si perçant,
Du chant du rossignol, du cri de l’engoulevent,
Du raire du chevreuil, du grillon qui stridule ;
De l’année 2020, je veux me rappeler
Les journées en famille, les moments entre amis,
Les heures passées près de ceux que je chéris
Dans le douillet bonheur de me sentir aimée.