Pensive au bord du lac et seule sous la lune
Tu soupires en pensant à ta vie d’autrefois,
Te souviens t’être dit qu’elle ne t’agréait pas,
Avoir rêvé souvent de changer de fortune ;
Puis tout a basculé dans un monde à merveilles
Tu as passé la porte en un instant subit
Et les elfes et leur cour sont entrés dans ta vie,
– Ton passé s’est enfuit comme un songe à l’éveil –
Tu as cru tout d’abord, et ton coeur s’est réjoui,
Pouvoir les admirer, leur beauté, leurs atours,
Leurs transformations, leur magie, leurs discours
Et emplir ta raison des traits de leurs esprits
Mais sitôt qu’ils t’ont vue, ce rêve a éclaté ;
Car tu es le daim blanc : tous brûlent de te prendre
Ils guignent le pouvoir qui naîtra de tes cendres
Si tu ne parviens, toi, à le faire s’exprimer.
Depuis tu dors le jour à l’abri des marais
Et tâches dans la peur, de la brune à l’aurore,
De déployer des dons qui se cachent encore,
Redoutant en silence qu’ils n’éclosent jamais.