Le vent chaud tourbillonne, se rue sur les chemins,
Va toujours s’amplifiant, à chaque carrefour
Et souffle avec furie dans les branches des pins :
Là, sa brutale haleine se change en un bruit sourd.

La plainte qui s’ensuit paraîtrait presque humaine
Quand secouant les aiguilles, s’acharnant sur les troncs
Sa spirale descendante brusquement se déchaîne
Se perd dans la vallée et ses ravins profonds.

Lorsque sa voix perçante envahit Saint Lagier,
Quand ses âpres rafales sifflent aux creux des pierres,
Des ruines des chaumières à celles du clocher,
Alors, se déverrouillent les portes de l’enfer.

Les clameurs des damnés s’élèvent en un instant
Des sentes ombragées aux rocs des cols incultes
Ils hurlent leur douleur, dans leurs fers rougeoyants,
Et l’écho amplifie ce terrible tumulte.

Les esprits des démons envahissent alors
Les flancs de Jubeo dans leur quête de jouets
Aux abords des marcheurs, ils semblent prendre corps
Et l’on voit des chevreuils s’enfuir dans la forêt.

Le promeneur qui suit l’animal disparu
Ou le son entêtant qui son tympan martèle
Inexorablement tombe aux mains des déchus ;
Apporte au choeur une sonorité nouvelle.