Quand du fond de mes rêves, je ne pleurerai plus,
Quand ma face cessera d’être un masque livide
Couvrant d’un simulacre de sourire perclus
L’amertume sans fond qui m’a toute abattue,
Qui a fait de mon corps une loque languide,

Quand ma gorge calmera ses envies de hurler
Tout le fiel qui l’emplit, mes désirs implacables,
Quand mes mains détendues souhaiteront caresser
Plutôt que déchirer, plutôt que lacérer,
L’ensemble venimeux de mes tristes semblables,

Quand je ne verrai plus avec tant d’aversion
M’entourer les brûlants méandres de la foule,
Quand je serai guérie de cette obsession
Qui me pousse à m’enfuir des agglomérations
Et me fait me terrer, de hargne quasi saoule,

Quand je pourrai croiser le regard des humains
Sans vouloir aussitôt leur opposer ma porte,
Quand j’aurai étouffé tous ces sombres instincts
Qui hantent mon esprit, destructeurs tant que vains,
C’est que j’aurai guéri ou que je serai morte.