J’ai marché dans le vent, sur la terre craquelée
En murmurant ton nom, en appelant sans cesse,
Ma voix toujours faiblie par tant de sécheresse
Mais rien n’a répondu que la bise enragée
Et mes pas égarés s’emplirent de détresse.

J’ai caressé longtemps les rugueuses ramures
D’étiques cerisiers qui paraissaient éteints
En cherchant dans l’écorce où promenait ma main
Une trace de toi, changée par un augure
Mais je n’ai rien senti et grandit mon chagrin.

J’ai respiré avec espoir les cieux brûlants,
Espérant te rejoindre en suivant ton odeur,
Mais l’espace n’était plein que de l’âcre chaleur
De la poussière des rocs et du sable volant
Qui continuellement engloutissaient mon cœur.

Alors je suis tombée au bord de la rivière
Et mes larmes ont brouillé le reflet à fleur d’eau;
Mais quand, mes pleurs flétris, j’ai pu voir à nouveau
Tu étais au miroir et souriais, altière,
Mignon ange gardien de mon âme l’écho.