Il y a un instant, mon souffle a pris son vol
Et dans quelques secondes, il sera évanoui,
Frêle once d’oxygène fuyant d’un corps roidi
Ainsi le vieux pétale qui quitte sa corolle.
Nous prétendons à l’ossature de la terre,
Globules d’eau rougie en mouvement toujours
Croyant nos rôles majeurs et cruciaux nos séjours,
Mais face au simple roc, nous sommes éphémères :
Le monde vole au fond de l’éternel espace
Prendre sa place enfin au somptueux ballet
Des astres tournoyants au rythme de l’archet
Des novæ vibrantes du froid qui les enlace
– Et en cet infini, les microbes humains
Défiant des chimères, aux cieux lèvent le poing.