Dans cet enfer brûlant de dunes continuelles,
Labyrinthe infini qui change au gré du vent
Et dont les infinies parcelles,
Monts d’un sable qui étincelle,
Sont chacune identique à celle gravie avant,
Tu es mon oasis, la source de mon âme,
Et je bois à longs traits ton visage charmant ;
Quand tu n’es là, ton souvenir est mon dictame.
Quand ma vie est gelée, farouche glacier
Aux crevasses sans fond où fleurit la tourmente,
Dont les arrêtes aiguisées
Lacèrent sans discontinuer
Ma chair transie et couverte de plaies fumantes,
Tu es le mur glacé me permettant enfin
De dormir à l’abri de la bise constante
Qui hurle en perpétrant son ballet aérien.
Dans le manoir désert qu’est ma prison sordide,
Bâtisse verrouillée aux fenêtres murées,
Où les tapisseries humides
Exhalent des relents putrides
Où les murs et les sols et les bois sont souillés,
Toi tu es le salon où s’embrasent les bûches
Et son fauteuil moelleux posté près du foyer
Où, un livre à la main, sereine, je me juche.