Lorsqu’ils voient les ruisseaux qui coulent à ses balafres,
Fluets filets humides rapidement taris,
Et les arbres malingres dans les herbes flétries
Qui brûlent sous un ciel éternellement safre,

Lorsque effleurant le sol de leurs mains desséchées
Ils sentent sous leurs doigts couler la poussière
Qui recouvre une terre dure comme du fer
Où la pluie quand elle vient ne peut pas s’infiltrer,

Ils s’exclament « terre ingrate ! quels que soient nos efforts,
Quoi que nous te donnions, ton sol reste infécond :
Nous t’abreuvons sans cesse, sans fin te labourons
Et, cruelle marâtre, tu ne fais rien éclore ! »

Et le vent dans les branches et les rus souterrains
Et les graviers roulant aux causses désertiques
Et les arbres étirant leurs rameaux arthritiques
Ricanent en bruissant leur incessant refrain.