Ô toi, l’oiseau chagrin, au chant d’âme brisée,
Chaque soir retentit ton cri désespéré ;
Dans les rues assombries, face au soleil qui meurt,
Invisible tu geins et me glaces le cœur :
Sous ton sanglot vibrant, je ne peux que trembler.

Que t’a-t-on fait subir pour que quand vient la nuit
Tu clames sans relâche tant de mélancolie ?
Dans la tendre fraîcheur d’un beau jour qui s’achève
Frémissant solitaire, ton pleur perlé s’élève
Et l’enfant qui l’entend s’en trouve tout transi.

Je pourrais t’écouter me dire ta blessure
Pendant des heures durant sous le doux clair-obscur
De l’astre qui se noie, dont les derniers rayons
Se reflètent aux étoiles, infinis corindons,
Tant est beau le touchant son de ta déchirure !