Lorsque la lune est bleue, d’un bel azur, et pleine,
Les deux mondes se mêlent, se confondent sans bruit
Dans les champs humectés et au couvert des chênes
Les chimères s’éveillent et s’emparent de la nuit.
Les arbres se redressent et parlent en silence
Tout remplis du bonheur de se sentir enfin ;
Doucement leurs racines esquissent un pas de danse
Sur le rythme inaudible d’un pénétrant refrain.
Les herbes, les buissons, s’ébrouent lorsque la brise,
Esprit tendre et follet, caresse leurs cheveux :
Il crée de fines rides à l’onde qu’il courtise
Puis, farouche amoureux, s’évade dans les cieux !
Les fées et les dragons festoient dans la rosée
De l’air qui les entoure, frais ou tiède sans cesse
Et de rayons de lune à peine parfumés
Qui sont les purs nectars des elfes et déesses.