Quand je me poste à la fenêtre, comme guettant
L’éternel amoureux qui jamais ne viendra,
La vitre et l’air nocturne et les arbres en deçà
Se fondent et se confondent en un tableau tremblant ;

Leurs silhouettes masquées, fantômes affranchis,
Se mêlent à ma peau gravée dans le miroir
Du verre qui me porte et me tient à l’écart
Des venins que répand la lune épanouie :

Désole toi mon œil unique à la croisée,
Cyclope transparent aux couleurs incertaines,
Huître presque passée de langueur égéenne
Dont la perle roulante est ma larme salée !