L’atmosphère s’est emplie d’une brume nacrée,
Partout ou court le vent, elle s’installe et s’impose ;
Dans ses rets, la nature frisonne puis se repose :
L’hiver est dans les bois, l’hiver est dans les prés.
Lorsqu’il est en colère, son souffle se déchaîne
Et siffle, glacial, aux moribonds herbages ;
Il hurle sa fureur et ses sanglots de rage
Transpercent les os secs des chênes et des frênes.
Quand il a du chagrin, qu’il se sent esseulé,
Ses larmes en cascades ruissellent sur la terre :
Sa peine noie le sol, suinte sur les fougères ;
S’il est désespéré, il se met à neiger.
Mais lorsqu’il est serein, qu’il a le cœur content,
L’air se fait clair et pur et le vrai froid s’installe,
Pare les végétaux d’argent et de cristal
Et étend à l’entour son manteau scintillant.