Les soirs de pleine lune, lorsque le ciel est clair,
L’esprit du vent apparaît aux yeux des mortels :
Les feux du satellite le gonflent de lumière ;
Opaque et alourdi, il succombe au sommeil.

Je l’ai vu cette nuit, fantôme scintillant,
Tout engourdi, au ras du sol il reposait ;
Frais esprit impalpable caché au sein d’un champ,
D’une verte prairie masquée par la forêt :

Inconscient des heures qui l’effleurent et comme ivre
Des lueurs célestes qui l’ont empli entier,
Il se repaît de cette clarté argentée ;

Demain matin il ne restera que le givre
Aux herbes qui l’auront toute la nuit bercé,
Qu’il aura effleurées de son souffle glacé.