Adorable princesse dans ton île lointaine
La moitié de la terre te cache à mes regards ;
Ton absence, ange aimé, rend mes sourires hagards
Et me ronge sans cesse – implacable gangrène !

Un vide s’est créé juste à côté de moi :
C’est ta place que je garde, comme un gardien blessé,
Inlassable et fidèle mais déjà épuisé
D’une faction vaine qui le ploie et le broie.

Mais combien que j’en souffre, mais quel que soit ce vide,
Jamais au grand jamais ne rouvrirai mon cœur :
Jamais je n’aimerai une autre petite sœur.

Car si tu es partie, loin, sur un sol aride
Et si ta main ne repose plus sur mon bras,
Ton souvenir reste à jamais enfoui en moi.