Jolie petite boule, peluche blanche aimée,
Lorsque tu m’aperçois, tes yeux se font plus doux
Et dans ma direction tu commences à marcher
Pour recevoir sur ton nez soyeux un bisou.
Quand ton mignon menton frémit sous mes caresses,
Tes rigides vibrisses tremblent et frôlent mon bras ;
Tu cherches mes étreintes, toute emplie de tendresse,
Et puis te figes, en proie à un bonheur béat.
De dix ans mon aînée, tu restes mon enfant
Mais ton souffle se fait de plus en plus ténu ;
Sous ton poids, tes jarrets sont à présent tremblants :
Descendre au bas du pré est un effort ardu.
Depuis mon plus jeune âge, tu es auprès de moi
Année après année, je ne t’ai vu vieillir ;
J’ouvre aujourd’hui les yeux, à mon grand désarroi,
Et je comprends qu’un jour, il te faudra mourir.