Petite demoiselle, je te vois dépérir :
Tu luttes à chaque instant pour ne pas t’endormir
Mais lorsqu’on te laisse seule, chétif être éreinté,
Languide tu t’appuies sur un lit, une chaise,
Tu ferme tes yeux las et s’envole ton malaise ;
Dans ton sommeil ainsi fuis la réalité.
Les heures durant lesquelles à contrecoeur tu veilles
Ton crâne est douloureux et ta pensé s’égaille.
Tu te traîne sans but. Toute ta volonté,
Toute ta force, ton caractère, ont disparu.
Soudain dans tout ton corps la fringale s’insinue
Qui assouvie te laisse en proie à la nausée.
Et tu voudrais hurler, t’enfuir, mordre, frapper,
Faire semblant d’être en vie – tu n’arrive qu’à pleurer –
Et tu voudrais guérir mais n’y parviens pas :
La fatigue te ronge, ta faiblesse te retient.
Petite demoiselle, je te connais trop bien,
Un instant de relâche et te voilà en moi.