Je crois bien que, cachée dans ma campagne aimée,
J’ai refusé de voir le monde évoluer.
Aujourd’hui, à nouveau, je traverse Paris
Et mes yeux n’y rencontrent que des visages gris.

Bercée par le vacarme du métropolitain
J’examine l’attitude de mes voisins ;
Ils gisent, apathiques et le regard vitreux,
Les uns contre les autres sans rien voir autour d’eux.

Leur visage est cireux, leurs traits inexpressifs,
Ils restent amorphes, cloîtrés en un silence passif,
Sans passion, sans âme, sur leur siège perclus
Sans haine, sans colère et sans amour non plus.

Ils semblent morts enfin, du moins ne vivent-ils pas,
Et leur proximité suscite mon effroi :
Spectres ou Zombies ? Leur souffle les a désertés
Les robots dont ils usent les ont contaminés.