Au-delà des clôtures qui bornent mon jardin
Le monde a disparu : il ne reste plus rien.
L’univers a – je crois – sombré dans le néant
Puisque ne m’entoure plus qu’un étroit dôme blanc.

Ce vide lumineux s’attaque à mon foyer
Il le ronge avec rage et sans discontinuer,
Ensevelit, patient, brin d’herbe après brin d’herbe,
Sous des flocons divers aux nervures superbes.

La neige a englouti mes arbres et mes prés,
La nature sous elle repose, inanimée,
Ciel et terre sont mêlés sous l’avalanche tendre
Des flocons qui sur terre ne cessent de se répandre.