Dans mes bras, à l’instant, une vie a passé,
Après un ou deux spasmes, son cœur s’est arrêté
Et j’ai senti son petit corps qui s’affaissait
Tandis qu’en un instant, la vie le désertait.
La veille au soir – on pense – il s’était égaré
Dans un tuyau d’aération mal ajouré.
Il était lors un moineau fort et vigoureux :
Une nuit a suffi, dans ce tube ténébreux,
Une nuit a suffi pour lui prendre la vie.
Pendant de longues heures, il chercha la sortie
Qui l’amènerait loin de ce désert de faim
De soif et de ténèbres, il a trouvé mes mains ;
Le sortant de ce meuble ou il gisait fourbu
Dans mes paumes doucement au chaud je l’ai tenu
Hélas ! Le temps qu’arrive la cage, l’eau et le blé,
En lui donnant à boire, je l’ai fait se noyer.